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Cette année, vous allez voir ce que vous allez voir!

Photo du rédacteur: Grégoire TaconetGrégoire Taconet

Titre : Résolution de la nouvelle année. Image constituée de quatre photos. Sur la première (1er janvier), un homme est en position de gainage. Sur la seconde (2 janvier), ses genoux touchent le sol. 3 janvier : il commence à s'allonger. 4 janvier : il est allongé, la tête sur un oreiller, une couverture sur lui

Les blagues sur les résolutions qui ne sont pas tenues, on peut dire que ce n'est pas le summum de l'originalité (d'ailleurs, vous pouvez me croire, j'ai décidé, à partir de maintenant, je ne fais que des blagues originales!). Pour autant, ce meme me fait rire, probablement parce que j'ai déjà essayé d'améliorer mes performances en gainage (j'ai toujours des abdos constitués de guimauve, mais j'ai découvert une solution radicale à l'angoisse existentielle du temps qui passe trop vite) et que, ayant longtemps travaillé de nuit, j'ai vécu plus de 10 ans où l'envie de m'allonger n'était jamais loin. Pourtant, ce sujet des résolutions fait écho à un enjeu plus sérieux qu'il n'y paraît...


L'un des objectifs, en thérapie, en Approche Centrée sur la Personne, est d'amener la personne accompagnée à plus de congruence : plus d'unité entre ce qui est exprimé, ce qui est ressenti, et ce qui est fait. Ou, pour aller très vite, entre ce que la personne veut être et ce qu'elle est. Avoir envie d'un changement, cette révélation ne va bouleverser personne, c'est avoir envie de ses effets positifs... mais on ne peut pas les isoler du reste.


Je veux perdre du poids (en plus c'est l'été dans à peine six mois), passer plus de temps avec mes amis au lieu de juste leur envoyer un mot quand Facebook me rappelle que c'est leur anniversaire, apprendre le Russe... L'aspect vertueux est évident, immédiat. Mais quand je vais renoncer au dessert généreux accompagné d'un café qui fait partie des plaisirs du quotidien, réfléchir plus concrètement à comment trouver une motivation et une place commune dans l'agenda pour passer des moments régulièrement avec des gens qui comptent pour moi mais avec qui j'ai une relation superficielle depuis des années, consacrer du temps et de l'énergie plusieurs fois par semaine à un nouvel apprentissage, je vais me demander ce que vont vraiment changer pour moi une silhouette un peu plus satisfaisante, des rendez-vous réguliers où on n'aura peut-être pas tant de choses que ça à se dire, la maîtrise d'une langue que je ne vais pas avoir tant d'opportunités de parler.


Ce n'est pas tant que l'objectif n'a pas de sens, c'est aussi que l'équilibre qui était là avant en a aussi. Les temps libres, les plaisirs, sont aussi au service de quelque chose. Les résolutions auront donc plus de chances de tenir soit si elles ne sont pas vraiment contraignantes, soit si elles s'inscrivent dans une perspective vraiment épanouissante (qui peut parfaitement être la satisfaction, en soi, de réussir à réaliser un objectif). Le sujet de la volonté, finalement, est plutôt secondaire.


Et, bien entendu, les mécanismes sont les mêmes pour des changements plus profonds. Dire non à une personne qui a des comportements déplacés, c'est libérateur, mais c'est aussi s'exposer à des représailles. Passer moins de temps à travailler, c'est donner de l'importance à d'autres aspects de la vie, mais c'est aussi renoncer à une source stable d'estime de soi voire une sécurité matérielle (pensées pour Rod Serling, scénariste de presque tous les épisodes de La Quatrième Dimension, qui prônait souvent ces valeurs dans sa série et est décédé à 51 ans probablement suite à une surcharge de travail). Avoir une meilleure hygiène de vie, c'est optimiser sa santé mais ce sont aussi des contraintes au quotidien qui peuvent entraver une autre forme d'épanouissement. Changer (ou choisir en conscience de ne pas changer) passe par la vraie acceptation des deux aspects, et ça peut prendre du temps, passer par des essais infructueux, des frustrations, des négociations intérieures vraiment pas linéaires. Mais c'est inévitable, et accepter de prendre ce temps, c'est déjà, en soi, donner de l'importance au changement, et donner sa légitimité au choix de ne pas changer.

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Grégoire Taconet Psychopraticien ACP

 

Membre de la FF2P et de l'AFP-ACP

Directeur de mémoire pour ACP France

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Crédit photos : Donatien Gnackli ZEBI

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